Mars 2020, le monde se referme: l’épidémie de coronavirus gagne du terrain, les hôpitaux se remplissent et les mesures politiques se durcissent. Du jour au lendemain, chacun est appelé à s’isoler – parfois à l’autre bout du monde, avec des ressources limitées. Ici, nous allons évoquer notre confinement à l’étranger, de notre choix de rester à notre quotidien chamboulé…
Partir ou rester?
Dès le début des annonces de mise en quarantaine par les autorités locales, nous avons pris de la distance avec l’ambiance de panique générale qui a gagné les voyageurs présents sur place. Nous avons d’emblée écarté l’idée d’un retour précipité; et recherché très rapidement un endroit pour y rester un certain temps. Nous avons eu la chance d’avoir trouvé un hôte acceptant de nous loger gratuitement dans son auberge en échange d’un peu d’aide, et également de s’être fait quelques contacts en ville prêts à nous aider.
À l’heure actuelle, nous sommes bien conscients que la décision de partir ou rester n’est pas simple. D’un côté, on se retrouve confiné à l’autre bout du monde, loin de nos proches, dans un pays où les moyens sont limités (hôpitaux distants, places en hôpital limitées etc), souvent laissé pour compte avec des informations peu fiables, des marchés vides et des restaurants fermés, des locaux qui nous évitent et nous considèrent comme « les nouveaux pestiférés »… De l’autre, on prend le risque de diffuser la maladie; d’abord autour de nous à l’aéroport, puis aux proches qui nous accueillent à l’arrivée et à toutes les personnes croisées…
Le mieux, d’après nous, c’est de ne pas agir dans la panique, de prendre le recul nécessaire, de mesurer toutes les options existantes: « Ai-je plus de risque de contracter le virus en restant ici, ou en rentrant? » « En cas de nécessité médicale, suis-je assez proche d’un hôpital? Couvert par mon assurance? » « Si j’ai des antécédents médicaux et suis plus vulnérable, ne vaut-il pas mieux rentrer et être suivi dans mon pays d’origine? »…
Bon à savoir
Si tu voyages à l’étranger, dans un pays qui vient de prendre des mesures de confinement, voici quelques recommandations/liens qui te seront (on l’espère!) utiles:
- SOS un toit – une plateforme mettant en relation les voyageurs avec les expatriés français qui pourraient les héberger
- Les plateformes de volontariat et d’hospitalité – pour trouver un hôte acceptant d’héberger des voyageurs
- Les pages Facebook des ambassades françaises locales et les Conseils aux Voyageurs disponibles sur le site France Diplomatie
- La FAQ du site de ton assurance voyage – pour connaitre les modalités de remboursement/prise en charge des frais médicaux potentiels liés à l’épidémie de coronavirus
Notre état d’esprit et notre quotidien en confinement
Pour certains, le confinement peut-être vécu comme un deuil (de libertés) avec les 5 phases qui le caractérisent – le déni, la colère, la négociation, la déprime et enfin l’acceptation. De notre côté, la façon dont nous voyageons nous a conditionnés à se retrouver face à l’imprévu, face à des paramètres que l’on ne maîtrise pas (mauvaises conditions météorologiques en mer, catastrophe naturelle comme l’explosion du volcan Taal en début d’année, etc). On a appris à vivre avec, à s’adapter. On reste également positifs (toute épidémie a une fin) et reconnaissants d’avoir un toit au-dessus de nos têtes, de quoi manger tous les jours, et d’être en mesure de communiquer régulièrement avec nos proches.
C’est donc dans l’acceptation que nous nous adaptons régulièrement aux nouvelles mesures mises en place par la municipalité d’El Nido, Palawan (Philippines): confinement, interdiction de se regrouper, couvre-feu de 18h à 5h, posséder un pass pour sortir faire les courses, être accompagné pour les sorties (mesure temporaire), interdiction totale d’acheter de l’alcool… Nous occupons nos journées à aider notre hôte, à travailler, écrire, mettre à jour notre blog, jouer aux cartes, prendre des nouvelles de nos proches confinés en France, et à regarder des films ou des séries. Et même si les sorties « plage » sont totalement interdites, nous profitons d’être confinés dans un cadre agréable – et pour le moment, exempt de tout cas positif de coronavirus.
Et la suite?…
De cette expérience, on retient que tout peut arriver, à tout moment.
Face à un coup dur et aussi imprévu que celui-ci, on apprécie d’autant plus avoir un peu d’argent de côté et une assurance qui prend en charge les frais médicaux potentiels liés à l’épidémie de coronavirus. Côté voyage, nous reprendrons la route sereinement, lorsque nous serons autorisés à le faire. Même si certaines personnes seront refroidies, dans un premier temps, de prendre des étrangers en stop ou d’en héberger, nous sommes toujours confiants de pouvoir continuer à voyager de manière alternative, tout en respectant des mesures d’hygiène et de sécurité. Quand à notre blog, nous continuerons à l’alimenter: la crise ne l’impactera pas, puisqu’il ne dépend d’aucun sponsor, ni de revenus publicitaires.
Aussi, et puisqu’il s’agit d’une crise sanitaire majeure, on aimerait rappeler qu’il est indispensable de respecter les consignes d’hygiène et de sécurité (lavage des mains, respect des distances sociales imposées, isolation, rassemblements prohibés, etc). Elles sont très bien détaillées sur le site du gouvernement.
« Prenez soin de vous, protégez les autres »
* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *
Hello
Je vous envoie tout mon courage et toute ma force. Il y a un an je faisais un tour d’Asie et je sais à quel point ce genre d’événement peut perturber tout un voyage. Mais effectivement, il faut toujours voir le verre à moitié plein et se dire qu’on n’est pas si mal loti.
Bon courage à vous !!!
Merci beaucoup Corinne pour tes mots de soutien!
Prend bien soin de toi également. Pensées ensoleillées des Philippines !