On nous a souvent posé cette question: « Comment construisez-vous votre itinéraire au jour le jour? Comment faites-vous pour l’organiser? »… Et on a bien eu du mal à y répondre au début: étant partis sans guide de voyage et avançant au fur et à mesure, notre itinéraire était tout sauf minutieusement organisé!… On s’est alors mutuellement posés la question avec Julien: « Comment avons nous choisi notre point B depuis un point A? Comment s’est construit notre itinéraire ensuite? »
Choix du prochain pays à visiter
Sur terre
Le choix du prochain pays à visiter dépend de l’endroit où l’on se trouvait avant: nous identifions sur une carte les pays adjacents, choisissons le pays le plus proche de nous et le poste-frontière à traverser; puis nous repérons une ville-étape assez proche du poste frontière et recherchons un hôte sympathique pour nous héberger les 2-3 premières nuits (même lorsque nous n’avons pas d’hôtes défini, nous nous laissons dans tous les cas porter par la route et les rencontres!).
Cette première étape requiert un minimum de préparation en amont:
- téléchargement de la carte sur l’application Maps.me du nouveau pays à traverser et du dictionnaire hors-ligne de la langue officielle,
- recherche d’hôtes potentiels ou de missions de volontariat correspondant à nos envies (via le site workaway.info ou groupes Facebook spécifiques),
- vérification des conditions de passage de la frontière (visa, procédure d’entrée, poste-frontière ouvert ou fermé etc).
Une fois que tout est réglé, nous vérifions une dernière fois nos sacs (pour ne rien oublier derrière nous, et s’assurer que leur contenu ne contient rien d’illégal!) et partons tôt. Traverser une frontière est toujours un peu plus compliqué, surtout en autostop: temps de passage longs, vérification des bagages et du passeport, refus (justifié) des conducteurs à faire passer des inconnus… Il faut donc être prévoyant!
En mer
Lorsqu’une traversée en mer est à prévoir, nous ne nous fixons pas de choix précis de destination: nous nous laissons porter par les opportunités de bateau-stop qui se présentent à nous, souvent dépendantes du capitaine (en bateau-stop, le plan de route est déjà défini par le capitaine) et des bonnes périodes de navigation! Autre facteur à prendre en compte: la présence de marinas, de ports de plaisance pour trouver une embarcation. Ainsi, nous avons découvert qu’il n’existait pas (encore) de telles structures au Vietnam… Alors qu’en Thailande et en Malaisie il n’est pas compliqué d’en trouver!
L’itinéraire à l’intérieur du pays
Dès la frontière franchie, on commence à se renseigner auprès des locaux, de nos conducteurs d’autostop, de voyageurs ou de notre nouvel hôte. Que voir? Que faire? On leur indique nos préférences, mais on leur laisse la liberté totale de nous conseiller tous les endroits qu’ils connaissent, même peu touristiques. On prend bien soin de tout noter, par écrit ou en sauvegardant l’emplacement sur l’application de carte hors-ligne.
Dès que l’on a accès à Internet, on recherche toutes les informations possibles sur les lieux conseillés: images, conditions d’accès, tarifs d’entrée, heures d’ouverture si applicable, etc. Cette première recherche va nous permettre de faire un tri (attraction fermée, mal notée ou inaccessible) et de préétablir notre itinéraire à l’intérieur du pays en prenant en compte:
- Lieux que l’on souhaite absolument visiter,
- Adresse de notre prochaine mission de volontariat – si acceptés par un hôte,
- Passage de la frontière terrestre du prochain pays à traverser
… le tout en évitant, si possible, de repasser deux fois au même endroit!
Les premiers jours sont importants pour nous permettre de récolter un maximum d’informations sur les lieux à voir; mais aussi pour juger du niveau de difficulté de l’autostop. Dans les pays où le niveau est moyen à difficile, nous parcourons entre deux étapes des distances raisonnables (entre 50 et 100km) contrairement à d’autres pays, comme l’Iran ou la Turquie, où on s’est permis de parcourir de plus longues distances! (>300km).
Nous utilisons ensuite notre propre réseau d’amis, les réseaux d’hospitalité ou groupes Facebook dédiés pour trouver un hôte proche de chaque étape identifiée, de quelques jours jusqu’à une semaine d’avance (jamais plus, car les hôtes potentiels ont rarement de visibilité sur leur planning aussi longtemps à l’avance). Si nous ne trouvons personne pour nous héberger, tant pis! Nous avançons quand même et remettons notre chance au destin. Et généralement, cela paie: que cela soit avec notre dernier conducteur d’autostop ou de simples inconnus abordés dans la rue, nous nous sommes déjà fait offrir plus d’une fois l’hospitalité de manière fortuite et spontanée!
Enfin, un autre point non négligeable dans notre parcours: les conditions météorologiques. Vous ne seriez pas vraiment étonnés d’apprendre que nous évitons les pays froids l’hiver, et les pays au climat désertique l’été…
Laisser place à l’imprévu
Et c’est le plus important: nous ne sommes pas obligés de définir ou de se limiter à un itinéraire précis… car nous avons du temps! De même, nous ne sommes pas adeptes des « Bucket List » ou liste de choses à voir/à faire en voyage. Pourquoi? Parce que notre vie d’avant était déjà suffisamment remplie de listes: liste de courses, liste de cadeaux, to do list… Et que l’on souhaite, justement, sortir de cette sorte de routine avec le voyage! Alors même si nous pré-établissons un itinéraire en quelque sorte, il arrive très souvent que l’on change nos plans si un lieu nous plaît ou nous déplaît, ou si d’autres occasions se présentent à nous. C’est ce qui nous est arrivé en Bulgarie, où nous avons décalé nos dates pour assister à un festival folklorique, au cours duquel on nous a offert un vol en ULM!
Finalement, laisser place à l’imprévu nous a permis de nous forger de beaux souvenirs et de rendre notre voyage un peu plus unique!
Voyage lent (slow travel): pourquoi l’adopter et comment le pratiquer
* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *