Hébergés à Téhéran par un couple passionné de nature et de voyages en sac-à-dos, nous avons profité de leur connaissance du pays pour établir une liste d’endroits remarquables, naturels, situés hors des sentiers battus. Notre demande les a amenés dans une intense réflexion; quand soudain, un nom a fusé: Hayghar. « Il s’agit du Grand Canyon iranien, mais on ne connaît pas la route pour y aller. Seuls les locaux connaissent ». Un Grand Canyon en Iran, impossible à trouver? On relève le défi!
Trouver Hayghar
Première difficulté: trouver des informations sur Hayghar, et tenter de le localiser sur une carte… Mais entre les mauvaises retranscriptions d’Hayghar du farsi en alphabet latin, l’absence d’informations et de résultats dans nos recherches; la tâche s’est annoncée difficile… On est tout de même arrivé à trouver trace d’une montagne nommée « Haiqer » au bord d’un des coudes de la rivière Dalaki, à 35 kilomètres au sud de Firouzabad, une ville située à 100 kilomètres au sud de Chiraz. À partir de ce maigre indice, nous établissons notre plan de route: après Chiraz, nous essaierons d’atteindre la montagne « Haiqer » et trouver ce fameux canyon…
La chance en autostop, ce jour-là, nous met sur la voie de Kami, un jeune iranien de Firouzabad parlant très bien anglais. Quand nous lui parlons du canyon, son visage s’illumine: il connaît parfaitement Hayghar, et il peut nous y conduire! Notre quête viendrait-elle de prendre fin? Il semblerait que oui! Tandis que la voiture de Kami bifurque de la route principale et s’enfonce dans les hauteurs après le barrage de Dalaki, notre euphorie s’amplifie: nous sommes seuls sur la route, en chemin vers un Grand Canyon dont personne ou presque en soupçonne l’existence!
Localisation de Hayghar:
Sensations fortes au sommet
Quand la voiture de Kami s’est arrêtée au sommet d’une étroite montée, nous sommes restés bouche bée. Nous faisions face au fameux Grand Canyon d’Iran; un canyon splendide, intact, majestueux, avec ses falaises abruptes et son vide abyssal, crée par la rivière Dalaki. En s’approchant du précipice, on a mesuré son impressionnante profondeur – et pris de vertige, nous avons fermé les yeux un instant, en restant à bonne distance du bord. Finalement, nous avons pris notre courage à deux mains, avançant à petit pas sur la péninsule surplombant le site. Arrivés au bout, seuls face à la nature et au vent, nous nous sommes sentis bien frêles, insignifiants… et en même temps, tellement libres (adieu Hijab!). Nous avons savouré cette découverte dans le silence; l’image du canyon s’imprimant lentement dans nos précieux souvenirs – et sur l’écran de notre appareil photo. Hayghar a définitivement mérité son surnom de « Grand Canyon iranien »!
Accès: en voiture ou en autostop depuis Firouzabad
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* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *