En échangeant avec Vincent, un voyageur français en Iran, celui-ci nous a conseillé de visiter absolument l’île d’Ormuz. «Qu’est-ce que cette île a de particulier?» «Vous allez voir…». Très bien, la décision est prise: nous irons camper sur Ormuz, et découvrir l’île par nous-même! Débarqués sur l’île, nous y découvrons un village complètement dépouillé, peuplé d’hommes à la peau marquée par le soleil et de femmes voilées de la tête aux pieds… Seuls au milieu des tuk-tuk, sous une chaleur écrasante, nous sortons rapidement du village pour explorer l’île et ses secrets!
Se perdre au milieu des montagnes « arc-en-ciel » d’Ormuz
Après 15 minutes de marche, un pick-up s’arrête à notre hauteur: le groupe d’ouvriers décide de nous emmener dans les montagnes de l’île – des montagnes « arc-en-ciel » dont ils vont extraire les roches multicolores, les réduire en poudre, et revendre cet « or » d’Ormuz aux géants des cosmétiques et de la peinture. Ils nous déposent à l’entrée d’un chemin de terre, nous laissant seuls et suants avec nos gros sacs. Pendant 5 kilomètres, nous marchons à notre rythme au gré des montagnes multicolores, s’arrêtant régulièrement pour nous rafraîchir, nous émerveiller, photographier et ramasser plein de petits cailloux aux facettes polychromées. Le décor nous ferait presque oublier la chaleur, la longue marche et les trous qui parsèment le chemin, dévoilant une roche cristalline d’un blanc éclatant. Quelque part, au creux des montagnes « arc-en-ciel », se cache (paraît-il!) une grotte de cristal. Nous passons à côté, obnubilés par le décor: jamais nous n’avions vu une telle explosion de couleurs, une telle palette concentrée en un seul endroit… Mais nous étions loin d’imaginer ce qui nous attendait par la suite.
Se baigner sur une plage de sable rouge
Après avoir erré dans les montagnes « arc-en-ciel », direction « l’abîme du coucher de soleil » – un belvédère sur la mer, situé au creux d’une falaise à pic. Le décor est, là encore, exceptionnel: la plateforme, creusée naturellement entre deux pics aux bords déchiquetés, permet d’admirer sereinement le coucher de soleil; seuls, face à la mer, perchés au-dessus de la houle des vagues… Malheureusement, impossible de camper là: l’endroit est trop exigu, et après une journée comme celle-là, on souhaitait naturellement se baigner! On reprend donc l’autostop sur la route principale pour se faire déposer sur la fameuse plage de sable rouge: une magnifique plage aux pieds des montagnes d’Ormuz, d’un sable rouge vif se mêlant par endroit à des pigments noirs, jaunes… À première vue, l’endroit semble carrément surréaliste – à moins que nous ayons atterri sur Mars, sans le savoir? On sourit, respire un grand coup: finie la longue marche, place aux maillots de bain, à la baignade, à la détente! Nous n’étions pas les seuls à profiter des eaux chaudes du Golfe d’Ormuz et de l’air rafraîchi au coucher de soleil: des hippies, vivant en communauté reclus dans les petites cavités des falaises de l’île, nous invitent à les rejoindre pour la nuit. On apprécie cette expérience assez inédite, parmi des gens de tout horizon, de toute nationalité, venus se perdre loin de la société, mais proche du paradis…
Après une nuit de camping sauvage sur la plage, bercés par le bruit des vagues; nous nous réveillons en douceur, réchauffés par les premiers rayons du soleil. la baignade matinale et le petit-déjeuner sur la plage de sable rouge prolongent notre sensation de rêve. On en profite pour explorer les environs, des petites criques cachées dans le prolongement de la plage, à la grotte de cristal toute proche (accès depuis un chemin en terre partant du parking et longeant les montagnes, puis en rampant 5 minutes éclairés à la lampe frontale). Mais l’heure tourne et il faut déjà songer à retourner au port du village, pour ne pas manquer le prochain ferry… Le rêve touche à sa fin. Nous finirons par quitter la plage exactement comme nous sommes venus: le pouce levé, et le sourire aux lèvres!
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* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *