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Anecdotes de stop: la première fois où nous avons fait de l’autostop

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Lorsque nous avons commencé à voyager, nous ne faisions pas de l’autostop: Julien a expérimenté l’autostop pour la première fois un peu par hasard, et m’a initiée à cette pratique par la suite! De cette première fois où nous avons fait de l’autostop, qui aurait cru que nous en aurions fait notre principal moyen de transport pour notre grande aventure? Certainement pas nous à l’époque, et pourtant… Sans cette expérience très spéciale, nous n’en serions pas là aujourd’hui!


La première fois en autostop de Julien

« Comme beaucoup sûrement, ma première fois en autostop n’était pas préméditée. En septembre 2013, je venais de terminer la fameuse randonnée « GR20 » de la région Corse avec un pote, en totale autonomie sur 10 jours. Notre arrivée à Calenzana fut forte en émotions et maux physiques – surtout mes genoux que j’avais l’impression d’avoir abîmés à vie (heureusement non). De là, il nous restait 13km pour atteindre la ville et y camper pour la nuit. Aucun bus sur cette petite route éloignée, et plus aucune force pour continuer à marcher… J’émets l’idée saugrenue de tenter l’autostop. Nous n’y avions jamais pensé avant, et nous n’avions jamais vraiment eu l’occasion d’y penser… Mais là c’était une quasi nécessité, un automatisme vu notre état de fatigue! S’enchaîneront une voiture familiale avec une femme à son bord puis une autre pour arriver à notre destination. Quelques minutes d’attente à chaque fois, et des conducteurs impressionnés qui écoutent, inlassablement, l’histoire de notre trek. Ils sont corses mais ne l’ont jamais fait. Ce fut la toute première fois que je montais dans la voiture d’inconnus, qui voulaient nous rendre service en nous avançant! Un tout petit début, mais fait d’une manière très naturelle et qui va m’emmener plus loin le lendemain. Mais ça, je ne le savais pas encore…

Après une nuit supplémentaire sous la tente, je pars prendre un train (dont j’avais soigneusement recherché l’horaire avant mon voyage) pour rejoindre Bastia, et y prendre un ferry pour l’Italie. Mais le hasard (ou le destin comme vous voudrez) aura voulu que l’horaire que j’avais était mauvais, et une fois arrivé à la gare, on me dit qu’il n’y a ni train, ni bus pour m’y rendre avant le départ de mon bateau… Pendant 5 minutes, je me dis que la suite de mon voyage est foutu: je râle, je jure, je panique! Quand la raison revient, deux solutions me viennent en tête: taxi ou autostop. Je fais partie de ces gens qui ne prennent un taxi qu’exceptionnellement, pour des raisons écologiques et économiques, et mon expérience de la veille me motive. Je laisse donc cette possibilité de côté en cas d’extrême urgence si je n’arrive pas à réaliser ce nouveau challenge: faire Calvi – Bastia (~ 100 km) en autostop en moins de 4 heures! Je dis au revoir à mon pote et m’avance vers la sortie de la ville pour lever le pouce pour la deuxième fois de ma vie, mais qui sera pour moi ma première vraie grande expérience dans ce domaine. Je me sens un peu bête, voire même honteux, mais persévère car disons-le, je n’avais pas trop le choix! Au bout de 10 minutes, une voiture s’arrête: la conductrice, une immigrée portugaise, n’allait m’avancer que d’une dizaine de kilomètres; mais je me sens pousser des ailes, j’ai moins honte… C’est une nouvelle preuve pour moi que l’autostop est possible, que ce n’est pas quelqu’un de fou qui me prend par pitié; mais juste une personne normale qui a voulu me rendre service – peut-être en échange d’un peu de compagnie. Elle me laissa au milieu de la ville, et je dus continuer à marcher, tout en levant le pouce mais sans succès. Je ne suis pas 100% rassuré à ce moment, car si je ne fais que des sauts de puce comme cela, je n’arriverai jamais à temps… Mais lorsque je me place à la sortie d’une toute petite station-service, je n’attends qu’un quart d’heure: une Citroën Berlingo me prend. A son bord, une femme d’une quarantaine d’années, allant de vignoble en vignoble pour son métier, ancienne adepte du pouce levé. Elle me laisse à une intersection et peu de temps après un papi local m’invite à prendre place dans sa voiture et me raconte comment il est difficile de trouver du vrai saucisson corse de nos jours. Enfin, un jeune passionné de chiens (ce qui n’est pas ma tasse de thé) a eu la gentillesse de faire un petit détour pour m’amener jusqu’au port où partait mon ferry. Cette mission accomplie m’a rendu heureux, fier. Je venais de gouter à la liberté et au voyage alternatif, mais surtout, une nouvelle vie pleine d’aventures venait de s’offrir à moi! »

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Comment arrêter une voiture facilement?

… et celle de Margaux

« La première fois que j’ai fait de l’autostop, c’était en Norvège, en mars 2015, avec Julien. J’étais partie en vacances avec lui et sa famille, une grande première pour moi! Sur place, nous avons loué pendant 5 jours une voiture afin de traverser les fjords norvégiens. Rien n’était planifié d’avance, rien n’était réservé: on a parcouru, comme ça, des kilomètres de routes enneigées, en traversant des petits villages ignorés, mais tellement charmants… Le matin du 5ème jour, alors que nous nous trouvions à Storslett, nos chemins ont dû se séparer: le frère de Julien, Clément, repartait vers la Finlande tandis que ses parents retournaient plus au Nord, à Alta. Julien et moi avions alors 5 jours pour nous rendre à Stockholm – ville où décollait notre avion retour vers la France. À cette période de l’année, aucun transport public ne circulait à Storslett. Notre seule option: faire de l’autostop pour descendre jusqu’à Tromsø, et y prendre un train de nuit direction Kiruna, en Suède. C’est comme cela que, encouragée par Julien, j’ai levé mon pouce timidement à la sortie d’une station service norvégienne, là où les parents de Julien nous avait déposés. Le patron de la station avait accepté gentiment de nous donner un carton et un marqueur pour fabriquer notre petite pancarte « Tromsø ». Le trafic était rare, mais nous partions confiants, le visage souriant!

Une première voiture s’arrête: le conducteur ne parle pas anglais mais accepte de nous prendre et de nous avancer d’une cinquantaine de kilomètres – sur les 478 kilomètres totaux que compte le parcours. A Olderdalen, nous marchons pour sortir un peu du village et nous placer sur la route, près d’un bas-côté élargi pour quelqu’un puisse s’y arrêter… Bingo! Nous arrêtons une camionnette blanche. À son bord, un jeune technicien en téléphonie nous invite à monter joyeusement. Il parle un anglais impeccable, et s’amuse à répondre à toutes nos questions sur la vie en Norvège. Il n’hésite pas à dévier de sa route pour nous montrer sa région, et à nous offrir un bout de Brunost (un fromage brun, très dégueulasse particulier)… Il nous avance beaucoup, et finit par nous déposer sur un coin de route, idéal d’après lui pour continuer l’autostop! Mais la neige commence déjà à tomber, et le temps passe sans que personne ne s’arrête. Je commence à faire les 100 pas sur place, tentant de me réchauffer… Qu’est-ce que je fous dans cette galère? Oui mais là, on n’a plus le choix que d’attendre! Au bout d’une heure, une petite voiture s’arrête enfin: à son bord, une jeune maman infirmière et sa fille d’un an, à qui je tente de me présenter en fr-anglais. Elle allait à Tromsø, une aubaine! Mais voilà qu’à mi-chemin, Julien propose que l’on se fasse déposer sur la route menant en Suède: je le laisse décider, après tout, il a de l’expérience dans le domaine, pas moi! Et nous voilà de nouveau à attendre dehors, cette fois sur l’embranchement de la route E10, tout proche et si loin de notre but… Nous n’attendrons pas longtemps: un libanais s’arrête, il va nous conduire à Abisko, en Suède! Il nous explique s’y rendre régulièrement pour y faire ses courses, les produits (surtout le tabac!) étant moins chers de ce côté-là de la frontière. Il nous en apprendra beaucoup sur sa vie d’expatrié en Norvège, la difficulté pour lui de passer des journées courtes en hiver. Nous descendons à Abisko comme prévu, sous une neige qui n’en finit pas de tomber. Nous nous remettrons à lever le pouce à la sortie de la ville; mais très vite je sens mes forces diminuer… Nous n’avions pas déjeuné, et ce mauvais temps commençait à avoir raison de ma motivation. Julien me suggéra d’aller boire un chocolat chaud au petit centre commercial d’à-côté: très bonne idée! Nous y dépenserons nos dernières couronnes norvégiennes avant de repartir 30 minutes plus tard, réchauffés et requinqués. Hors de question cette fois d’attendre plus longtemps! Nous décidons de créer un gros bonhomme de neige, qui tiendra notre nouvelle pancarte « Kiruna » quelques mètres devant nous. Les gens sourient, et un van s’arrête: youpi, notre stratégie a fini par payer! Et c’est en compagnie d’un snowboarder professionnel suédois et de son sponsor américain que nous arriverons, après 8h et presque 500 km de route, à notre destination. 

Ce soir-là, nous avons fêté notre réussite autour de bons plats suédois, non loin de la magnifique église de Kiruna. Cette parenthèse autostop dans mes vacances m’a convaincue: des souvenirs et des rencontres uniques, et une dose d’aventure comme je n’en avais jamais eue avant! »

Pour aller plus loin…

« Mon premier trajet sur le pouce: 6 blogueurs témoignent, par Astrid du blog « Histoires de Tongs »

* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *

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