Une étude récente montre que le tourisme mondial serait responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre (soit 4,5 Giga Tonnes de CO2 émis en 2013, directement imputables au tourisme). Un chiffre qui ne serait pas prêt de diminuer, puisque le tourisme connaît une croissance de +4% par an… D’après ces scientifiques, transport, shopping et alimentation sont les principaux facteurs contribuant à cette pollution. Heureusement, il existe aujourd’hui plein de solutions simples, des alternatives faciles à mettre en place pour réduire son impact environnemental en voyage – pour continuer à en profiter, sans trop se fatiguer ni culpabiliser!
Nous allons présenter dans cet article des solutions alternatives que nous connaissons et appliquons en voyage. Cette liste n’est pas du tout exhaustive: peut-être que tu connais d’autres alternatives que nous n’avons pas encore testées… Si c’est le cas, n’hésite pas à les partager en commentaire!
Les transports
C’est un fait, les transports utilisés sont la principale source de pollution lorsque l’on voyage. D’ailleurs, dans notre article « Pourquoi nous ne prendrons plus l’avion: chiffres, bilans et solutions », nous démontrons qu’une personne émettra environ 2 tonnes de CO2 pour un aller-retour Paris-New York en avion, l’équivalent de plusieurs mois d’émission en vivant au sol… Pour continuer à voyager tout en limitant son impact, il n’y a pas de miracle: nous devons revoir nos modes de déplacement!
- Essaie de voyager moins loin ou de voyager plus longtemps, afin de réduire les émissions de CO2
- Repense tes habitudes de transport, surtout pour les petites et moyennes distances. Déplace-toi à vélo (le tien, ou un vélo de location), à pieds, en covoiturage, en autostop, ou en train (Interrail) pour réduire ton empreinte carbone
- Préfére des destinations accessibles par voie terrestre ou maritime (mouvement « restez au sol » ou « stay grounded »): pour te donner une petite idée, lors du bilan de notre première année de voyage, nous avions calculé que nous avions émis 10 fois moins de C02 en voyageant en autostop que si nous avions parcouru la même distance en avion!
En savoir plus sur nos raisons qui nous poussent
à arrêter l’avion
L’alimentation
Que l’on soit adepte de la « cuisine maison » ou « d’un bon repas au restaurant local », consommer de la nourriture en voyage peut représenter un coût écologique énorme pour la planète… Il existe plusieurs astuces à privilégier en voyage, que l’on peut également appliquées dans notre quotidien:
Réduire le plastique
- Balade-toi avec des sacs réutilisables, comme des sacs en tissu (Totebag)
- Prend toujours sur toi tes propres couverts (couteau-suisse, couverts camping, baguettes en métal/bois, paille en inox) pour réduire l’utilisation de couverts à usage unique
- Remplis ta bouteille d’eau à des distributeurs d’eau potable plutôt que d’acheter des bouteilles plastiques d’eau. Tu peux aussi regarder sur l’application « Refill my bottle » pour trouver le distributeur le plus proche!
- Évite les supermarchés où les produits sont (sur)emballés, et souvent de mauvaise qualité. Privilégie plutôt les marchés de rue ou les petites épiceries tenues par les locaux
- Dis non le plus possible aux pailles plastiques avant de commander une boisson; refuse des couverts à usage unique, ou un sac plastique après un achat. Même si beaucoup de personnes dans le monde ne te comprendront pas, elles te laisseront faire selon tes habitudes: le client a toujours le dernier mot!
Réduire le gaspillage
- Cuisine à la maison (chez tes hôtes ou dans ton auberge par exemple) en gérant tes provisions: en plus d’être souvent économique, partager un repas « maison » avec d’autres personnes reste toujours un grand moment de convivialité et d’échange culturel!
- Sois intransigeant avec le gâchis: consomme tout ce que tu achètes! Les pertes d’un restaurant ou supermarché ne sont pas visibles, mais pourtant chaque année dans le monde, ce sont plus de 1,3 milliards de tonnes d’aliments qui sont jetées! Si vraiment tu n’as plus faim, demande à emporter les restes (doggy bag)
- Dans les pays développés, teste-toi au glanage alimentaire en récupérant des invendus auprès de boulangeries à l’heure de fermeture, des cartons de légumes et fruits abîmés après des marchés, des produits « périmés » mais encore consommables auprès des supermarchés, etc
Adopter une alimentation plus saine
- Réduis les imports en achetant des fruits et légumes locaux, et de saison. En plus de faire un geste écologique, tu fais également un geste pour ta santé: les aliments importés sont souvent aspergés de produits chimiques pour se conserver dans la durée (le temps d’arriver à destination) et garder un bel aspect…
- Mange moins de viande! L’agriculture intensive, en particulier l’élevage intensif, est l’une des principales causes de pollution et du réchauffement climatique. Bien entendu, l’impact écologique varie selon le mode de production, mais restera toujours supérieur comparé à un régime sans viande – avec, rassure-toi, autant de protéines assimilées. Quand aux conditions animales, il n’existe nul part de solution parfaite: penser que l’animal est mieux traité dans un petit élevage au fin fond de l’Asie est une erreur!
Il peut être parfois difficile de trouver de la nourriture végétarienne dans certains petits restaurants, mais jamais impossible! Même quand aucune alternative n’est présentée sur le menu, nous demandons toujours (à l’aide d’une application de traduction si besoin) si il est possible de nous cuisiner un plat typique, avec seulement des légumes et des œufs. Cependant, nous ne sommes jamais stricts et consommons ce que l’on nous sert, car il se peut que le bouillon, la sauce ou un autre ingrédient ne soit pas remplacé…
Les Souvenirs
- Raisonner ses achats: avant de se précipiter à acheter quelque chose pour ses proches, il serait plus judicieux de penser à l’utilisation qu’ils en auront. Il vaut mieux préférer des consommables utiles comme du thé, des épices, du tissu (pour en faire un vêtement personnalisé) plutôt qu’un objet « made in china » qui aura fait le tour du monde dans un container et finira par prendre la poussière au grenier…
- Si tu craques pour un objet, achète plutôt de l’artisanat local et fait-main! Une situation de gagnant-gagnant: non seulement tu boycottes une chaîne d’approvisionnement génératrice de gaz à effet de serre, mais en plus tu fais vivre les locaux et valorises leur savoir-faire! N’hésite pas à demander à des locaux impartiaux si le magasin ou l’objet que tu désires acheter est réellement issu de l’artisanat local
- Refuse toujours le surplus de packaging
Les seuls souvenirs que nous possédons sont tous les merveilleux moments passés avec nos hôtes, nos amis, et les quelques photos retraçant notre périple: et ça, ce sont des souvenirs bien plus inestimables que le reste!
Le logement
L’hébergement alternatif
- Si tu aimes l’aventure et les grands espaces, et que tu peux aussi te passer d’un peu de confort, le camping reste la solution la plus écologique (à condition de respecter l’environnement et de laisser l’emplacement propre derrière soi). Si tu as peur de t’encombrer de matériel lourd à porter, il existe des tentes légères ou tarp de bivouac, à combiner avec un réchaud sans bouteille de gaz ou un duvet léger.
- Utilise les réseaux d’hospitalité! En plus de vivre en immersion chez les locaux, cette alternative aux établissements hôteliers permet également de réduire son empreinte carbone (partage des ressources, pas de nettoyage excessif entre deux clients…)
Les petits gestes
- Éteins les lumières dès que tu quittes une pièce, ne laisse pas tes appareils charger toute la nuit ou toute la journée: en plus d’endommager les batteries de tes appareils électriques et de créer un risque inutile d’incendie, cela consomme plus d’électricité!
- Essaie de réduire ton utilisation du chauffage et de la clim: mieux vaut porter 2 – 3 pulls que de surchauffer, et éteindre la clim dès lors que tu pars d’une pièce!
- Utilise ta propre serviette de toilette ou, si tu es à l’hôtel, utilise la même serviette pendant toute la durée de ton séjour: en faisant cela, tu permet à ton hôte ou à l’hôtel de faire des économies d’eau et d’énergie sur le lavage des serviettes!
- Ne gaspille pas les consommables à l’hôtel: prend l’habitude d’emporter le reste de savon entamé par exemple, sinon il sera jeté.
- Raisonne ton utilisation de la douche: douche plutôt que bain, douche moins longue, douche moins fréquente… On ne dit pas ça pour te donner une excuse de puer, mais bien pour réduire les coûts en eau et énergie!…
En savoir plus sur les façons alternatives
de se loger
L’équipement
Tu n’y as sans doute pas pensé, mais ton équipement rentre aussi dans le calcul du coût écologique!… Avant de courir faire ton sac, renseigne-toi sur les différentes alternatives existantes pour réduire ton impact:
Électronique
- Achète ton matériel d’occasion (téléphones, caméras, pc) pour limiter la production de neuf et l’obsolescence: moins on achète neuf, moins on produit, et moins on pollue!
- Intéresse-toi aux alternatives plus écologiques, comme la marque de smartphone « fair phone » qui propose un appareil beaucoup plus éthique, mais surtout réparable et démontable facilement
Vêtements
- Emporte avec toi une trousse à couture, afin de réparer tes vêtements troués plutôt que de les jeter au premier accroc
- Privilégie le troc, le prêt, la récupération (par exemple, les vêtements « lost & found » conservés dans les auberges), l’artisanat local ou l’achat de seconde main
Cosmétiques
Gros point noir (on parle en terme d’écologie, pas des comédons!): la trousse de toilette remplie de cosmétiques aux ingrédients obscurs, non-biodégradables, sur-emballés et souvent dangereux pour la santé. Oublie donc les produits nocifs: privilégions des produits plus éco-sympathiques!
- Savon et shampoing solide à l’huile végétale (pour remplacer les gels douche et les shampoings vendus en flacons plastiques)
- Brosse à dent en bois, ou à tête interchangeable
- Oriculi (pour remplacer les cotons tiges)
- Disque démaquillant lavable (disque de coton ou de bambou réutilisable, lavable en machine, pour remplacer les disques en coton à usage unique ou les lingettes imbibées de démaquillant)
- Pierre d’alun (pour remplacer le déodorant en spray)
- Les crèmes solaires éco-friendly (pour remplacer les crèmes solaires classiques qui se dispersent en mer en abîmant les récifs coralliens)
- Le rasoir à tête interchangeable (pour remplacer les rasoirs en plastique jetables)
En savoir plus sur ce que l’on a mis dans nos sacs
En voyage
- Utilise un moteur de recherche alternatif pour tes recherches, comme Lilo ou Ecosia qui financent des projets sociaux et environnementaux (et on t’encourage à le faire pas qu’en voyage d’ailleurs!)
- Évite de prendre des brochures papier (flyer), généralement imprimées avec un revêtement plastifié ou un vernis brillant, et qui finiront par être jetées (et pas forcément recyclées…) dès que tu n’en auras plus besoin… À la place, prend une photo des informations qui t’intéressent, ou des notes dans un carnet!
- Dans la mesure du possible, ramasse les déchets trouvés par terre lors de tes balades et jette-les dans les poubelles adéquates. Si te le souhaites, tu peux également participer aux opérations de nettoyage locales, comme les « journées de nettoyage de la plage (Beach clean-up Day) »
- Nettoie ta boîte e-mail régulièrement: supprime les confirmations de réservation une fois le séjour effectué, les publicités reçues, les spams… Pense à désactiver, via l’application concernée, l’envoi automatique de mails
- Informe-toi sur un lieu avant de le visiter; la sur-fréquentation de lieux touristiques populaires peut avoir des effets négatifs très importants sur l’environnement et les populations locales!
En savoir plus sur le surtourisme
et les lieux sur-fréquentés
Liens utiles:
* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *