Bonjour, Hello, Ciao, Dober dan, Dobar dan, Mirëdita! Bienvenue dans notre série de newsletters qui retrace, chapitre par chapitre, notre grande aventure en autostop. Voici le chapitre 4 de notre aventure: « Pas d’argent » – Roadtrip en Serbie, Kosovo et Albanie.
Où est l’argent?…
Notre arrivée en Serbie, à Bashka Palanka plus précisément, a été pleine de surprises: les gens étaient vraiment très accueillants, se montraient curieux de notre histoire et semblaient très hospitaliers…
Mais nous nous sommes fait voler.
Malheureusement, nous n’avons pas eu que des bonnes surprises car nous nous sommes fait voler notre argent (cash) chez notre premier hôte. Les merdes, ça arrive aussi!… Nous nous raisonnons: le plus important, c’est que nous soyons en sécurité, et en bonne santé (malgré mon accident). L’aventure continue, et nous oublierons rapidement cet incident, car notre expérience d’hospitalité sera l’une des meilleures en Serbie!
De Bashhka Palanka, rallier Novi Sad en autostop s’est avéré folklorique: un vieux monsieur s’est arrêté, prêt à nous aider malgré son coffre plein et l’absence de banquette arrière! Parlant un mélange de serbe/allemand doublé de gestes, il nous conduira jusqu’à chez sa fille, qui nous invitera à boire un thé et manger un gâteau fait maison.
Après ça, nous avons beaucoup marché pour retrouver notre « hôte », Ameerah: une fille malgache que nous avions hébergé à Paris, et qui nous avait promis de nous héberger en retour! En réalité, suite à des soucis personnels, Ameerah a dû quitter son appartement et se faire héberger en urgence par une amie – qui acceptera de nous héberger également, faisant d’elle notre « vraie hôte »! C’était super de retrouver une ancienne invitée de nouveau, une rencontre faite grâce à Couchsurfing! Dans le même temps, nous avons été très bien accueillis par notre hôte qui n’avait jamais accueilli d’étrangers avant et nous avons partagé beaucoup de recettes de cuisine, des conseils et même regardé un film serbe ensemble! Nous avons aussi rencontré des expatriées françaises, travaillant dans un institut de langue française pour enseigner le français en Serbie: grâce à elles, nous avons été mis en contact avec Juliette, une autre expatriée française à Belgrade, qui a accepté de nous héberger à la dernière minute, c’était très cool!
C’est comme ça que nous avons rencontré des réfugiés…
Arrivés devant la gare de Belgrade, nous décidons de nous reposer un peu en plaçant nos gros sacs à dos sur le sol, notre panneau en carton mis en évidence – laissant les gens curieux lire « put oko sveta » (tour du monde) et souriant à notre tour Eiffel maladroitement dessinée. Après avoir mangé un morceau de pain avec un peu de fromage, nous étions prêts à repartir quand deux jeunes gens nous ont approchés: leurs traits n’étaient pas caractéristiques du type des Balkans… En effet, il s’agissait de deux Afghans vivant à Belgrade, curieux de notre étrange look de voyageurs et de notre carton coloré! Après avoir discuté avec eux, ils nous emmènent vers de vieux baraquements abandonnés, derrière la gare. Nous découvrons un énorme squat en plein-air, rempli d’hommes jeunes et d’âge moyen, jouant au cricket, cuisinant, bavardant, se lavant. Certains d’entre eux se reposent à l’intérieur des bâtiments, d’autres ont choisi de rester dans des voitures ou des wagons abandonnés, où nous avons vu toute l’eau de la dernière pluie infiltrer l’intérieur…
Nos deux nouveaux amis nous expliquent leur quotidien de migrants, un moment très intéressant, émotionnel et plein d’espoirs pour un avenir meilleur. La suite de notre voyage nous a conduit au sud de la Serbie, où nous avons eu l’opportunité d’être accueilli par Aleks dans la pizzeria familiale, avec toutes les pizzas du menu gratuites pour nous! Nous ne nous attendions pas à être hébergés dans une pizzeria, en dehors de l’Italie!… Ensuite, nous avons également fait un arrêt rapide à Jagodina où nous sommes restés dans la famille d’Ivan qui nous a offert l’hospitalité, des repas, et partagé avec nous des recettes typiques des Balkans. Une autre famille nous a accueillis à Kragujevac (enfin, une famille assez nombreuse comprenant parents, grand-mère, deux enfants, la famille de la tante et des animaux de compagnie – 2 chiens et 1 chat) avant de finir à Kraljevo, où Milos nous a hébergés dans l’appartement qu’il partage avec Tamara, sa petite-amie et son frère Uro. Il était en train de préparer une aventure similaire, en autostop avec Tamara, de Serbie à Barcelone, en passant par plusieurs pays européens. Nous avons échangé beaucoup de conseils sur le voyage alternatif! Mais ce n’est pas tout…
Une fille belge nommée Cathy nous a rejoint, et Milos l’a aussi hébergée à Kraljevo! Elle et moi avons fait connaissance à travers un groupe de voyage dédié sur Facebook; et elle voulait aussi un peu d’aventure, mais avait peur de faire cavalier seul… Nous avons été heureux de la rencontrer, et lui avons expliqué comment faire de l’autostop quand nous avons visité ensemble le monastère de Zica! Malheureusement, la pluie et la neige nous ont obligés à rester à la maison de notre hôte à Ivanjica, nous n’avons pas pu voir les monastères que nous avions planifiés.
Notre dernière étape en Serbie, Novi Pazar, nous a fait rencontré des conducteurs un peu spéciaux en auto-stop: dans les montagnes enneigées, nous avons arrêtés une 4×4 « Lada » russe et avons eu la chance d’être invités par un de nos chauffeurs à déjeuner avec ses amis aux méandres d’Uvac! Bières, nourriture, rakja nous ont mis très à l’aise, et rendu l’autostop plus facile…
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« N’y allez pas »
« N’y allez pas ». On nous a souvent répété d’éviter le Kosovo. N’écoutant que notre cœur, nous nous sommes décidés pourtant à faire route vers le Kosovo, rassurés par l’absence de notice « rouge » du Ministère des Affaires étrangères. Ce jour- là, nous avons passé la frontière serbe avec une camionnette transportant du pain. Au moment où nous avons traversé, nous sommes devenus irréguliers pour la Serbie parce que le Kosovo n’est pas reconnu comme un Etat indépendant par eux. Après une panne de notre premier chauffeur au Kosovo – nous avons été remorqués par une autre voiture conduite par ses proches – nous avons découvert que l’autostop était très facile au Kosovo, les gens s’arrêtaient et aidaient joyeusement les visiteurs… Nous avons même été conduits par une Jaguar!
Pour la première fois, nous n’avons pas utilisé les réseaux classiques d’hospitalité pour être hébergés au Kosovo: Cathy, notre amie belge rencontrée en Serbie, nous a conseillé d’utiliser le groupe Facebook « Young People of Kosovo » et après avoir posté une annonce sur le groupe, Tina a accepté de nous recevoir dans son grand appartement de Pristina!
Nous avons encore été aidés par une française!
Bien sûr, Cathy était ravie de nous héberger et depuis son appartement nous avons pu visiter les magnifiques cascades de Mirusha et le canyon de Rugova. À Klina, un vieux monsieur nous offre de la rakja (c’était pourtant le matin!), heureux de voir deux visiteurs étrangers au Kosovo…
Une français expatriée, amie de Cathy, a accepté de nous recevoir dans son appartement de Prizren. Nos derniers au Kosovo ont été remplis de visites, surtout des environs de Prizren avec notre hôte, Anne-Sophie et Stefano, un voyageur italien qu’Anne-Sophie avait rencontré quelques jours auparavant. On s’est laissés charmer par la vallée de Brod et d’autres monastères orthodoxes, notamment un qui fut totalement détruit durant les conflits en 2004.
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« Pas d’argent »
Nous décidons d’entrer en Albanie, où nous avons fait face à un problème en auto-stop qui ne s’était jamais passé depuis le début de notre aventure depuis la France: quelques conducteurs attendaient que nous leur donnions de l’argent, même s’ils allaient au même endroit que nous! C’était le cas avec notre premier chauffeur qui voulait 20 € de nous, comme un taxi! Ils n’étaient pas contents quand nous disions «pas d’argent», et nous n’étions pas à l’aise non plus. Nous avons rapidement compris que beaucoup de gens utilisent leur voiture pour faire taxi sur le marché noir. Nos premiers mots en albanais appris ont été «skam lek» (pas d’argent!). À partir de ce jour, quand une voiture en Albanie s’arrêtait, nous disons avant tout « skam lek », et soit le conducteur repartait ou soit il nous faisait signe: « bien sûr, venez! »
Nous n’avons plus jamais eu de problèmes – sauf une fois quand j’ai oublié de dire les mots magiques! Une autre situation désagréable, que l’on se rappelle, est lorsqu’un jeune homme nous a suivi quelques minutes, me fixant avec insistance et me demandant de l’embrasser… Heureusement, le reste de notre séjour a été très bon, faisant de ces moments spéciaux de lointains souvenirs! Du nord de l’Albanie, nous avons pu visiter les ruines du château de Shkodra, avec une vue magnifique sur les montagnes du Monténégro.
À Tirana, nous avons été accueillis quelques nuits par Jo, un américain professeur d’anglais dans une école internationale, avant de descendre le long de la côte albanaise. Nous avons été accueillis par un des responsables du parc national de Divjaka, où nous avions vu beaucoup d’oiseaux migrateurs (pélicans, hérons, cormorans, etc.). La plupart des grandes villes de la côte (Durrës, Vlorë, Sarandë) ont un petit centre historique, mais le reste est trop touristique et plein de béton à notre goût. Cependant, la côte sud surnommée la Riviera albanaise est merveilleuse. Après avoir passé une nuit dans l’appartement des parents de notre hôte très généreux à Vlora, et comme nous n’avions pas d’hôte ou de plan pour les 2 prochains jours, nous avons décidé de dormir sur la plage de Gjipe, une crique sauvage à 30min route.
Que voir sur la Riviera Albanaise?
Nous avons passé un moment très spécial, seuls sur cette plage paradisiaque. Le lendemain, nous avons été acceptés in extremis par un gars de Sarandë, qui a accueilli en même temps un italien et son ami anglais… Ils parlaient tous les deux parfaitement français et leur projet consistait à nager tout le long de la côte adriatique – oui, juste à la nage! (source: « Where is Tomba »)
Après cette nuit, nous prirent la direction de Gjirokaster, un authentique village protégé par l’UNESCO, tout comme Berat. Nous y avons passé 2 jours, hébergés par Alia une italienne logée à l’ambassade d’Italie de Gjirokaster.
Finalement, nous passerons notre dernier nuit en Albanie sur la plage de Ksamil – après une visite au Blue Eye, une source d’eau naturelle dont l’incroyable couleur bleue turquoise forme comme un œil à la surface du lac. Vous vous souvenez de Stefano, l’italien rencontré à Prizren (Kosovo)? Nous l’avons rencontré de nouveau à Ksamil: il venait de Grèce alors que nous étions en route vers ce pays!
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* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *