Lorsque nous sommes rentrés au Laos par voie terrestre avec nos passeports français, nous n’avions entrepris aucune démarche en avance: en effet, il est tout à fait possible d’obtenir son visa pour le Laos directement à la frontière – ce qui représente un sacré gain de temps, d’énergie et de paperasserie!
Les frontières ouvertes
Au moment où nous avons écrit cet article (janvier 2019), il y avait 7 postes frontière ouverts aux touristes pour se rendre au Laos depuis le Vietnam:
Au Nord du Vietnam
- Tây Trang (Vietnam) / Sop Hun (Laos)
- Na Mèo
- Nam Can (Vietnam)
Au centre du Vietnam
- Cau Treo (Vietnam) / Nam Phao (Laos)
- Cha Lo (Vietnam)
- Lao Bao (Vietnam) / Davasan (Laos)
- Ngọc Hồi – Bo Y
Étant en vadrouille dans le Nord du Vietnam, du côté de Tam Coc et de Mai Chau (des endroits qu’on l’on recommande par ailleurs!), nous avons logiquement choisi de franchir la frontière Vietnam-Laos au poste-frontière le plus proche, soit pour nous celui de Na Mèo.
La frontière à Na Meo
Avant de passer cette frontière, nous avons cherché des informations récentes et pertinentes à propos des conditions de passage au poste frontière de Na Mèo. Nous y avons appris que:
- Ce poste frontière est ouvert tous les jours, de 7h30 à 16h30 (horaires approximatifs)
- Les douaniers laotiens semblent être particulièrement corrompus
Par un heureux hasard, nous avons trouvé un conducteur vietnamien la veille de notre entrée au Laos pour nous déposer à Quan Son, une ville vietnamienne située à 50 kilomètres de la frontière. Nous y avons passé la nuit, avant d’attaquer une journée de transition particulièrement longue et éprouvante… Pour commencer, nous avons été confrontés à de grosses difficultés en autostop: les rares locaux passant par cette route en profitent tous pour faire le taxi (« motorbike Laos! Car Laos! 10 dollars! »). On a systématiquement refusé, préférant avancer au maximum à pied, regardant rageusement ces faux-taxis s’éloigner sur une route de montagne en mauvais état. On pensait ne pas y arriver à temps, ou nous écrouler d’épuisement devant les douaniers après une très longue marche – avant que, finalement, 2 chinois nous prennent en stop jusqu’à la frontière!
Au poste vietnamien, RAS: le douanier, dans son bureau, a scanné nos passeports avant de les tamponner en nous demandant gentiment si nous avons bien aimé le Vietnam. Pas d’entourloupe, pas de billets cachés – « c’est bon, vous pouvez circulez »!
Faire son visa pour le Laos sur place
Au poste frontière laotien, situé quelques mètres plus loin, c’est une autre ambiance: si les douaniers parlent bien anglais, leur accueil est plutôt froid. On est invités à remplir un questionnaire avec toutes nos informations personnelles (identité, adresse, profession) et à fournir une photo d’identité au format passeport. Si tu n’as pas de photo d’identité sur toi, tu peux en faire une sur place moyennant 1$.
Une fois le questionnaire complété et rendu aux douaniers avec passeport et photo, le processus est rapide: en moins de 5 minutes, le visa pour le Laos était prêt, tamponné et signé. Par précaution, nous avons jeté un dernier coup d’œil pour vérifier l’exactitude des informations sur notre nouveau visa avant de payer…
Les douaniers laotiens en charge des visas trouveront certainement n’importe quelle excuse pour te faire payer plus: pour nous, un supplément de 2$/personne car nous avons traversé la frontière un samedi (week-end). Même si les panneaux à la frontière mentionnaient bien le supplément à payer 1$/personne pour le Fond National du Tourisme (une mesure assez obscure, mise en place par les autorités depuis le 1er octobre 2018) rien n’était indiqué pour le supplément à payer concernant un passage de frontière le week-end – pour rappel, ce poste frontière est officiellement ouvert tous les jours. Pourtant, en sortant du Laos via le poste frontière de Cha Lo, nous avons bien vu un panneau officiel détaillant tous les surcoûts à payer – dont le surcoût d’1$ appliqué aux week-ends et au dépassement des horaires ouvrés (9h-16h pour celui-ci)… Mais revenons à notre histoire: comme rien n’était mentionné au poste de Na Mèo, nous avons entamé une discussion plutôt animée avec les douaniers. Il était hors de question, pour nous, de contribuer à une quelconque forme de corruption (une attitude à condamner partout dans le Monde, quelque soit le niveau de vie du pays).
Si nous avons consenti au final à donner 1$/personne pour le supplément « week-end » (ce qui serait, d’après le panneau du poste-frontière de Cha Lo, un surcoût justifié), nous conseillons de bien connaître tes droits et les montants appliqués. Si tu ne veux pas céder, n’oublie pas de rester calme et ferme dans tes discussions. Important: les douaniers en charge des visas ne s’occupent pas du Fond National du Tourisme. À eux, ne leur remet que l’argent pour le visa: tu seras invité à payer le supplément pour le Fond National du Tourisme à un autre guichet, plus loin.
De l’autre côté de la frontière
Finalement en règle, visa pour le Laos en poche, nous avançons sur une piste poussiéreuse – indiquée pourtant comme une route nationale sur notre GPS! À l’horizon, il n’y a rien de plus qu’un paysage vallonné à la végétation tropicale, des maisons en bois sur pilotis et des rizières en jachère… Personne non plus pour nous proposer un taxi, ou échanger notre argent au black!
Heureusement, un couple de Laotiens en camionnette nous a avancé d’une vingtaine de kilomètres, nous arrêtant dans un village où nous avons pu manger une soupe de noodles instantanée, payée en Dongs vietnamiens. Il a fallu attendre le lendemain pour effectuer laborieusement, après une nuit à camper au bord de la rivière, la centaine de kilomètres en autostop jusqu’à Sam Neua (la capitale de province) où nous avons pu retirer nos premiers Kips laotiens. Pour les voyageurs ne pratiquant pas le stop, pas d’inquiétudes, nous avons vu passé un mini-bus (très rudimentaire, mais fonctionnel)!